mardi 20 septembre 2016

02 - Guillaume Tell - Ferdinand Beyer


Et nous voici repartis dans l'aventure... 


Cette fois ci avec une pièce de Ferdinand Beyer : Guillaume Tell qui fait partie d'un ensemble de plusieurs pièces rassemblées dans un "Bouquet de Mélodies". Contrairement à la partition précédente où nous avons vu une adaptation pour orchestre d'une partition de piano, il s'agit ici de l'inverse. Ferdinand Beyer nous propose une adaptation piano de l'ouverture du Célèbre Guillaume Tell de Rossini.

Je n'ai pas trouvé d'enregistrements piano de cette pièce...( Appel aux pianistes...) mais nous allons reprendre la pièce de Rossini pour orchestre. Place à la musique...




Peu d'informations concernant Ferdinand Beyer sur la toile. J'ai quand même trouvé une critique très sévère de la part de François-Joseph Fétis, compositeur, critique musical et musicographe belge qui écrivit dans sa "Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique" sur une réédition de 1881 page 86 :


BEYER (Ferdinand)


Cet infatigable fabricant de musique plus que médiocre, né à Querfurt, dans la Prusse Saxonne, le 25 juillet 1805, est mort à Mayence le 14 mai 1863. Néanmoins, son commerce était tellement florissant, qu'il s'est trouvé un artiste assez avisé pour recueillir sa succession et prendre la suite de ses affaires. Un compositeur de musiquette de piano a en effet adopté le pseudonyme de Beyer, pour satisfaire le public amateur des morceaux de ce dernier. Il a seulement changé l'initiale du prénom; au lieu de F.beyer, on met sur le titre S.Beyer, et tout est dit.



Ca ne rigolait déjà pas les critiques à l'époque... on se croirait dans le masque et la plume de Jérome Garcin...... :)



Je pense que l'on  ira pas plus loin sur ce Ferdinand.


Mais c'est drôle il a même œuvré sur un des monuments de Carl Maria Von Weber de la partition précédente. Toujours sur Gallica, j'ai trouvé cette image :


Par Ferdinand Beyer




Reprenons sur d'autres pistes, un petit point sur ce Guillaume Tell est intéressant....

Guillaume Tell


Qui sait ou se souvient que Guillaume Tell symbolise la libération et l'indépendance de la Suisse ? Personnellement c'est une découverte. Car au delà de la légende de la pomme, je n'en savais je l'avoue pas grand-chose. Et surtout pas que pendant des années l'arbalète symbolisait la qualité de fabrication Suisse.
 



Petit résumé de la légende : En 1307 dans le Canton d'Uri le représentant impérial (Bailli ou gouverneur) se nommait Hermann Gessler et représentait l'autorité Autrichienne des Habsburg,, Il fit ériger un mât sur lequel il posa son chapeau aux couleurs de l'Autriche et imposa à chaque habitant de la contrée passant devant le mât de saluer celui-ci comme si le porteur du chapeau était présent...

Guillaume Tell passa plusieurs fois devant le mât sans broncher. Cet événement fût rapporté à Gessler et celui-ci imposa à Guillaume Tell de tirer à l'arbalète sur une pomme posée sur la tête de son fils (Walter). Guillaume Tell réussit l'exploit et fendît la pomme en deux d'un carreau d'arbalète. Il avait cependant prévu une deuxième flèche pour tuer le gouverneur en cas d'échec... Pour cette 2eme trahison il fut amené par Gessler et ses gardes à travers le lac des 4 cantons en direction du château du maître. Un orage éclata, le lac était déchaîné. Les gardes détachèrent Guillaume Tell et lui demandèrent de tenir la gouverne pour les sortir de ce mauvais pas. Guillaume Tell en arrivant sur le bord sauta sur la berge laissant l'embarcation à la dérive. L'endroit s'appelle toujours le"saut de Tell". Retrouvant Gessler sur le chemin du chateau, il lui tendit une embuscade et le transperça de son arbalète avec le 2eme carreau  qu'il lui réservait. Il libéra alors le peuple Suisse.



à Altdorf en suisse
Statue de Guillaume Tell à Altdorf en Suisse


Ahhh les légendes...


L'opéra de Rossini, une analyse par Hector Berlioz


Décidément nous retrouvons Berlioz qui fit une belle analyse de l'oeuvre notamment de cette ouverture. Il en décrit assez précisément les quatre parties dans la revue " La gazette Musicale de Paris" n°41 le dimanche 12 octobre 1834.


Certes nous apprenons que Boieldieu n'est plus dans une prose mais d'un glauque... Ca a aussi du bon le 21eme siècle...

Bref en tournant la page nous découvrons toute cette description de Berlioz à Propos de Guillaume tell :

"Rossini las d'entendre sans cesse critiquer ses ouvrages sous le rapport de l'expression dramatique , plus las peut-être encore de l'admiration aveugle de ses fanatiques partisans , employa un moyen fort simple pour imposer silence a l'une et se débarrasser des autres , ce fut d'écrire une partition sérieusement pensée, méditée a loisir et consciencieusement exécutée d'un bout à l'autre
suivant les conditions exigées de tous temps par le bon sens et le goût. 

Il fit Guillaume Tell. 

Ce bel ouvrage doit donc être considéré comme l'application des nouvelles théories de l'auteur , comme l'éveil de plus grandes et de plus nobles facultés dont les exigences du peuple sensuel pour lequel il écrivit jusqu'alors avaient nécessairement rendu le développement impossible. 
C'est sous- ce rapport que sans engouement , comme sans préventions aucunes , nous allons examiner la dernière partition de Rossini.

A n'envisager que les suffrages qu'il a mérités , les applaudissements qu'il a excités, les conversions qu'il a faites, Guillaume Tell a sans doute obtenu un succès immense; succès d'admiration spontanée chez le uns, de réflexion et d'analyse chez beaucoup d'autres. Et pourtant on est forcé d'avouer qu'il n'a pas pu joindre à cette gloire, celui de tous les succès auquel les directeurs , souvent même les auteurs , sont plus sensibles, je veux dire le succès populaire, le succès a"argent. Le peuple des dileltanli est hostile à Guillaume Tell qu'il trouve froid et ennuyeux. Les causes d'une pareille divergence d'opinions, ressortiront je l'espère, des études que nous proposons au lecteur de faire avec nous sur cette importante production. 

Suivons l'auteur pas à pas dans la nouvelle route où il est entré, et qu'il eût parcourue d'une marche rapide et plus ferme sans quelques regards que la force d'habitudes enracinées lui a fait
jeter en arrière. Ces rares exemples viennent confirmer encore le vieil adage : 

« Dans les arts il faut un parti pris, les moyens termes ne valent rien. »


OUVERTURE.

Pour la première fois Rossini a voulu composer son ouverture dans les données dramatiques admises par tous les peuples de l'Europe , les Italiens seuls excepté. En débutant dans ce style de musique instrumentale, qui, pour lui, était entièrement nouveau, il en a agrandi la forme , de telle sorte , que son ouverture est devenue, a vrai dire, une symphonie en quatre parties bien distinctes, au lieu d'un morceau a deux mouvements dont on se contente ordinairement. 

La première (Ecoute du lien Youtube du début jusqu'à 2:45), peint assez bien, a mon avis, le calme d'une solitude profonde, ce silence solennel de la nature, quand les élénieïits et les passions humaines sont en repos, c'est poétiquement commencer ; des scènes animées qui vont suivre naîtra un fort beau contraste; contraste d'expression, contraste même d'instrumentation; cette première partie étant écrite seulement pour cinq violoncelles solo
accompagnés du reste des basses et contrebasses , pendant que l'orchestre entier est mis en action dans le morceau suivant : l' Orage. (Ecoute de 2:45 ou le temps se gâte puis l'orage éclate à 3:42 jusqu'à 5:32) Ici l'auteur aurait pu, ce me semble, abandonner avec avantage les rythmes carrés, les phrases a correspondances égales , les cadences a retours périodiques, qu'il emploie avec tant de bonheur partout ailleurs : « souvent un beau désordre est un effet de l'art » , a dit un auteur dont la réserve classique ne peut être contestée. Beethoven l'a prouvé , dans son prodigieux cataclysme de la symphonie pastorale; aussi a-t -il atteint le but que le compositeur italien n'a fait qu'entrevoir sans l'atteindre. Plusieurs effets d'harmonie sont remarquables et ingénieusement mis en évidence; de l'accord de neuvième mineure , entre autres naissent des effets vraiment singuliers. On est fâché de retrouver encore dans l'orage de Guillaume Tell , ces notes jetées, d'instruments à vent que les amateurs appellent des gouttes de pluie ; ce moyen avait été déjà employé par Rossini dans la petite ondée du Barbier de Séville, et dans je ne sais quel autre opéra. En revanche il a su tirer de la grosse caisse sans cimballes des bruits pittoresques où l'imagination retrouve volontiers le retentissement d'un tonnerre lointain parmi les anfractuosités des montagnes. Le decrescendo obligé de la tempête est ménagé avec une rare habileté. En somme, ce n'est pas saisissant, foudroyant, comme la tempête de Beethoven, tableau musical auquel il sera peut-être impossible de trouver jamais un pendant ; il n'y a pas là ce caractère sombre et désolé qu'on admire dans l'introduction d'Iphigénie en Tauride; mais c'est beau et plein de majesté.

Malheureusement le musicien se laisse toujours voir; nous le suivons constamment dans ses combinaisons, dans celles même qui paraissent le plus excentriques. Beethoven au contraire a su se dérober entièrement aux investigations de l'auditeur; ce n'est plus un orchestre ; ce n'est plus de la musique qu'on entend , mais bien la voix tumultueuse des torrents du ciel , mêlée aux fracas des torrents de la terre, aux éclats furieux de la foudre, au froissement des arbres déracinés, aux raffales
d'un vent exterminateur, aux cris d'effroi des hommes et aux beuglemens des troupeaux. Cela  consterne, cela fait frémir; l'illusion est complète. L'émotion que donne Rossini dans la même circonstance est loin d'atteindre a un pareil degré. 'Mais poursuivons. 

A l'orage succède une scène pastorale de la plus grande fraîcheur (Ecoute de 5:32 jusqu'à 8:03 où les trompettes viennent stopper la quiétude); la mélodie du cor anglais en style de ranz de vaches est délicieuse, et les folâtreries de la flûte au-dessus de ce chant calme, sont d'une fraîcheur et d'une gaîté ravissantes. Nous remarquerons en passant que le triangle, qui frappe par intervalles de petits coups pianissimo, est ici fort à sa place ; c'est la sonnette des troupeaux paissant tranquillement pendant que les bergers se renvoient leurs joyeuses chansons. Ah! vous allez voir un effet dramatique dans cet usage du triangle ?nous dira-t-on; en ce cas veuillez nous apprendre ce que représentent les violons, les altos, les basses, les clarinettes, etc.? A cela je répondrai que ce sont des instruments de musique, qu'ils sont les conditions de l'existence de l'art, tandis que le triangle n'étant qu'un simple morceau de fer dont le son n'est pas rangé dans la classe des sons appréciables, ne doit être entendu au milieu d'un morceau doux et calme que dans le cas où sa présence y serait parfaitement motivée, autrement il ne paraîtrait qu'une bizarrerie ridicule. Aux dernières notes du cor anglais, qui chante la mélodie pastorale, entrent les trompettes sonnant une fanfare rapide (de 8:03 à 8:18), incisive, sur le si naturel, tierce majeure du ton de sol, établi dans le morceau précédent, lequel «devient en deux mesures dominans de mi majeur et fixe, ainsi d'une manière aussi simple qu'inattendue la tonalité de l'allégro suivant. Cette dernière partie de l'ouverture (de 8:18 jusqu'à la fin) est traitée avec un brio, une verve, qui excitent toujours les transports de l'auditoire, mais elle est entièrement établie sur un rythme aujourd'hui bien usé; et le thème est presque entièrement le même que celui de l'ouverture de Femand Cortès. Le trait en stacato des premiers violons , voltigeant du ton d'ut dièze mineur à celui de sol dièze mineur, est un épisode des plus heureux spirituellement jette au milieu de cette instrumentation guerrière; il offre en outre un moyen de retour au thème principal , qui donne a cette rentrée une impétuosité irrésistible; l'auteur en a su tirer parti fort habilement. La péroraison de
ce pétulant allegro est d'une grande chaleur. Enfin, malgré le défaut d'originalité du thème et du rythme, malgré un abus de grosse caisse fort désagréable dans certains moments et l'emploi un peu vulgaire de cet instrument frappant toujours les temps forts comme dans les pas redoublé où dans les musiques des bals champêtres, il faut avouer que l'ensemble du morceau est traité avec une supériorité incontestable, une verve telle que Rossini n'en avait peut être pas encore montré de si entraînante et que l'ouverture de Guillaume Tell est une oeuvre, d'un immense talent qui ressemble au génie à s'y méprendre."


Décidément j'aime beaucoup mon voisin de la cote Saint-André, ce fameux Hector Berlioz !

Pour finir ce 2ème volet, encore un petit détail : est imprimé en gaufrage sur le papier le magasin où la partition à été achetée ! Nous sommes du coté de Toulon. La maison SALF n'existe manifestement plus. Mais nous irons certainement sur sa piste plus tard...

magasin de musique à Toulon




et finalement voici les partitions en .pdf :




mercredi 14 septembre 2016

01 - L'invitation à la Valse - de Weber

Partition piano de Charles Marie de Weber

Enfin, le voici ouvert, notre livre... 
Nous allons essayer de décrypter toutes les infos au fur et à mesure et d'en dérouler les différents fils. Mais d'abord il est très agréable de lire en musique :


Un peu d'histoire...

Cette pièce à été écrite par Carl Maria von Weber en 1819. Il suffit de se pencher sur notre ami Wikipédia pour en apprendre de plus belles sur l'auteur... ici. Notamment qu'il est né en 1786 en Allemagne et est mort à Londres en 1826. Nous sommes à la transition fin de l'époque classique début de l'époque romantique. On apprend également que la famille Weber comportait de nombreux musiciens, notamment les filles réputées pour leurs voix. Carl Maria n'était autre que le cousin de Conztance de Weber d'une 20aine d'années son ainée. Elle s'était mariée en 1782 à un certain Wolfgang Amadeus Mozart. Carl Maria avait 5 ans quand Mozart est mort. J'apprends au passage, ce que je ne savais absolument pas que Conztance a vécu 51 ans (1842) après la mort de Mozart.  Ce qui nous amène quasiment à l'époque de ce livre... D'ailleurs on essaiera évidemment de le dater, ce ne va pas être une mince affaire... 
Carl Maria est l'auteur de deux des opéras les plus célèbres du répertoire romantique allemand : Der Freischütz (1821) et Euryanthe (1823).


Du coté de Gallica...


Gallica est la plateforme de recherche de documents de la BNF. Je vous conseille de vous y perdre, ce site renferme des perles, que dis-je de véritables merveilles... Pour un accès facile, je vous ai rajouté un onglet pour y accéder en haut du blog
En fouillant les méandres de Gallica, je tombe sur un journal Musica de 1905. Ce devait être certainement le rock & Folk de l'époque... Et dans le numéro de décembre de cette année là, un dossier entier traitait de Carl Maria Von Weber... il y avait même un supplément avec les partitions...

Musica Decembre 1905 - sources Gallica

L'auteur de l'article écrivait ce passage : " Weber fut un précurseur, mais un précurseur complet et achevé ; incompris par certains côtés, et tout ensemble, objet d’un enthousiasme sans réserve. Sa séduction était en quelque sorte irrésistible, et son originalité féconde et la richesse incomparable de ses idées musicales, imposaient ceux-là mêmes dont elles dépassaient encore l’entendement. Cette séduction était nationale, en plus. Celui qu’il a inspiré entre tous Richard Wagner, s’écriait un jour sur sa tombe : « l’Anglais te rend justice, le Français t’admire : mais seul l’allemand peut t’aimer : tu es sa chose, tu es un beau jour de son existence, une chaude goutte de son sang, une parcelle de son cœur. » "
!!! Ca se passe de commentaire


Du coté de la forme...

Une belle première page avec de nombreuses volutes faites à la plume. Je remarque aussi un élément important : prix 5. (J'imagine 5 francs...). Nous avons donc affaire à un livre recueil, cette première partition était vendue à l'unité au prix de 5 francs. En fouillant sur le net et sur une estimation au pif d'une partition de 1855, j'arrive à un prix équivalent 2016 de 13,00 €. Finalement pas si cher.
Nous avons aussi une adresse : Paris, BENOIT, ainé, Editeur de Musique, 31 rue Meslay, au 2ème. Le métier d'éditeur de musique existait déjà et il fallait préciser l'étage de l'immeuble dans l'adresse...
C'est aujourd'hui un bel immeuble Hausmanien avec un commerce de chaussures ! Ca eût payé la musique... mais ça ne paye plus :)

Benoir Ainé Editeur de Musique 31 rus meslay

Revenons à la musique...

D'autres versions ont été adaptées ... je suis tombé sur cette version étonnante à 8 mains :
Les deux pianos se répondent...


ou celle-ci pour orchestre, avec une belle introduction au violoncelle, la clarinette lui répond, à nouveau le violoncelle puis la flûte... belle adaptation...



Berlioz

Hector Berlioz était aussi absolument dithyrambique à propos de Weber. dans le même dossier de musica on trouvait ceci :
Berlioz écrivit tout éperdu d’enthousiasme : « Non, non, jamais aucun maître allemand, italien ou français, n’a fait ainsi parler successivement la prière sainte, la mélancolie, l’inquiétude, la méditation, le sommeil de la nature, la silencieuse éloquence de la nuit, l’harmonieux mystère des cieux étoilés, le tourment de l’attente, l’espoir, la joie, l’ivresse, le transport, l’amour ! Et quel orchestre pour accompagner ces nobles mélodies vocales ! Quelles inventions ! Quelles recherches ingénieuses ! Quels trésors qu’une inspiration soudaine fit découvrir !... Il n’y a rien de pareil ! C’est l’art divin, c’est la poésie, c’est l’amour même… »

Je découvris d’ailleurs un point très important concernant cette pièce : L'invitation à la valse à été créée par Carl Maria de Weber mais c'est H. Berlioz qui en a écrit son adaptation pour orchestre. Et toujours dans Gallica, nous avons justement accès à la partition et cette fois manuscrite... rien que ça !

Manuscrit de la partition pour orchestre

Autres éléments, on découvre sur cette partitions des annotations concernant des danseurs qui accompagnaient la pièce. On comprends alors que le jeu de question / réponse du début est justement cette incitation à la valse. Le résultat charmant :) ...

Incitation à la valse 1

Le violoncelle démarre... évidemment c'est le danseur
Incitation à la valse 2
Clarinettes... la danseuse hésite


Incitation à la valse 3
L'envi est trop forte...


Incitation à la valse 4
Ce serait trop facile


Incitation à la valse 5
non, mais !


Incitation à la valse 6
Sans vouloir insister ...


Incitation à la valse 7
Alleluia :)




Incitation à la valse 8
....Il ne pouvait en être autrement

Je ne veux pas en rajouter, mais regardez bien à quel moment précis, ils se mettent à valser... Vous voyez bien ce que je vois ? ( La dernière ligne étant la ligne des contrebasses...)
Hé bien oui, c'est au moment où arrivent les basses que les couples s'enlacent !!!  Et dans le tourbillon de la valse se laissent certainement emportés ... jolie découverte que ce manuscrit.

Pour finir revenons à notre livre de partitions. Voici toutes les pages du livre... essayez-vous à suivre les notes en même temps que la musique, vous verrez c'est assez facile. Tiens, tiens des marques au crayon... cette pièce à été jouée récemment. L'écriture parait relativement moderne... 



- Vous pouvez télécharger le fichier PDF dans google Drive en cliquant sur le logo en haut à droite -



Rendez-vous pour le prochain morceau...








mardi 13 septembre 2016

Ouvrons le vieux livre....


Livre de partions ancien datanr probablement de 1855 constitué de 32 partitions différentes

Ouvrons le vieux livre...


Le pourquoi du comment


Vouloir apprendre à jouer du piano dans les années 80 au milieu de la Margeride était une démarche pour le moins originale. Loin de moi l’envie de critiquer l’ouverture à la musique du haut Gévaudan de l’époque, là n’est pas le propos, mais c’était un fait, il était plus facile de faire du foot que de la musique. J’ai toujours eu une sainte horreur du ballon rond. Pendant l'école, pour ne pas être totalement asocial aux récréations, j’ai trouvé que la place de gardien me permettait de cumuler deux avantages : se mettre en retrait du champs de bataille et rester dans la bande. J’ai gardé cette position pendant toute ma scolarité concernant le sport. Soyons généreux, laissons faire les autres. J’ai même eu en terminale pour le bac un 9,9 de moyenne accompagné de l’appréciation suivante : bon esprit ! Ce qui convenons-en était presque vexant pour une activité sportive… Définitivement j’ai su très tôt que je ne m’accomplirai pas de ce côté-là… La première Ecole de Musique se situait alors à 10 km et en guise de piano, on apprenait la méthode rose sur un orgue électronique. Je n’imaginais pas encore du Chopin sur mes didis… mais pas non plus du Charly Oleg… Pour s’accrocher, dur, à ces années d’apprentissage, il fallait donc de très fortes motivations…

D’abord la famille. 


Evidemment le 1er pilier était l’influence du paternel, guitariste, généreux, qui écoutait de la musique toute la journée, nous accompagnait dans les chorales des arbres de Noël dans notre petite école du bout du village, puis se lança dans la grande aventure de la radio libre post-81. Quand je vous dis : pas d’apriori sur la Margeride ! Le 2eme vivait dans les terres rouges du sud Aveyron, ma grand-mère qui aimait la musique, elle en parlait souvent. Et toutes sortes de musique… elle écoutait pendant des heures les Concertos Brandebourgeois. Elle avait un piano dans la chambre au fond du couloir à gauche, et ce qui devait arriver arriva. Ce piano me fascinait. Il y avait une partition simplifiée de la Polonaise Héroïque de Chopin posé sur le pupitre entre les chandeliers du piano couverts de cire.


Même simplifiée, il y avait des notes partout, les portées étaient chargées, des annotations dans tous les sens. Mon oncle s’était attaqué au monument et manifestement, il y avait passé des heures. Fasciné je vous dis. A force d’essayer de reproduire les chansons de l’école, ma grand-mère me mit entre les mains ma première partition : Le petit baiser, valse mignonne par Louis Dessaux.


Ensuite l’instrument. 

Un jour heureux de mes douze ans, mes deux inspirateurs ci-dessus, se firent, instigateurs. Le piano de la chambre du fond, oui, oui celui qui me fascinait tant… se retrouvait chez nous. Ma grand-mère, mon oncle, ma tante, tout le monde avait donné leur accord pour me le donner. Evidemment ce don que je vivais comme un miracle s’accompagnait de la responsabilité qui allait avec. Il n’était pas question de se lancer en dilettante.


Enfin la musique elle-même… 

même si c’était des choses très simples, je passais des heures à jouer, au sens m’amuser… et essayer de comprendre petit à petit les notes, les intervalles, les accords, l’harmonie.

Quelques semaines plus tard, mon père me ramena de la part d’un ami un vieux livre de partions pour piano du 19ème siècle. Le cuir rouge un peu passé par le temps faisait tout de même ressortir le doré du titre sur la tranche : Musique pour piano. Je n’ai jamais osé m’attaquer à ouvrir ces pages pour essayer de les jouer. Mais j’ai gardé ce livre toutes ces années bien précautionneusement.

Après l’année avec le maudit orgue, j’ai enchainé 6 ans d’école de musique… puis la fac, le tourbillon de la vie, et la musique resta centrale mais je délaissais toutes ces années les partitions pour jouer uniquement au feeling, en impro, au fil des envies… Avec pour motivation principale de se faire plaisir et assez égoïstement plus pour soi que pour les autres.

Retour au 21eme siècle...

Il y a 5 ans, juste après avoir soufflé mes 40 bougies, j’ai repris mon bâton de pèlerin, un crayon une gomme et j'ai découvert un nouvel instrument qui me fascinait tout autant que le piano : La contrebasse. Mais ceci est une autre histoire, je la raconterai certainement plus tard. Le petit cartable sous le bras et hop, je rentrais sur le chemin du conservatoire. Je me replongeais dans la formation musicale et reprenais volontairement tout à zéro. Je voulais redécouvrir le vaste monde de la musique classique. Bref vous le comprenez, il redevenait essentiel de ré-ouvrir le fameux livre rouge. Non pas pour le déchiffrer, je n’aurai pas cette prétention. Mais pour le découvrir, ensemble.

Le voici devant moi ce gros livre rouge, Qu’il y a-t-il à l’intérieur ? Telle une noix de Charles Trenet ? Que s’y cache-t-il ? J’ouvre la lourde couverture cartonnée.


Bienvenue dans ce blog : le vieux livre de partitions.  


Et milles excuses par avance pour les fautes et tournures... Ecrire est un métier, et ce n'est pas le mien ... :)