Enfin, le voici ouvert, notre livre...
Nous allons essayer de décrypter toutes les infos au fur et à mesure et d'en dérouler les différents fils. Mais d'abord il est très agréable de lire en musique :
Un peu d'histoire...
Cette pièce à été écrite par Carl Maria von Weber en 1819. Il suffit de se pencher sur notre ami Wikipédia pour en apprendre de plus belles sur l'auteur... ici. Notamment qu'il est né en 1786 en Allemagne et est mort à Londres en 1826. Nous sommes à la transition fin de l'époque classique début de l'époque romantique. On apprend également que la famille Weber comportait de nombreux musiciens, notamment les filles réputées pour leurs voix. Carl Maria n'était autre que le cousin de Conztance de Weber d'une 20aine d'années son ainée. Elle s'était mariée en 1782 à un certain Wolfgang Amadeus Mozart. Carl Maria avait 5 ans quand Mozart est mort. J'apprends au passage, ce que je ne savais absolument pas que Conztance a vécu 51 ans (1842) après la mort de Mozart. Ce qui nous amène quasiment à l'époque de ce livre... D'ailleurs on essaiera évidemment de le dater, ce ne va pas être une mince affaire...
Carl Maria est l'auteur de deux des opéras les plus célèbres du répertoire romantique allemand : Der Freischütz (1821) et Euryanthe (1823).
Du coté de Gallica...
Gallica est la plateforme de recherche de documents de la BNF. Je vous conseille de vous y perdre, ce site renferme des perles, que dis-je de véritables merveilles... Pour un accès facile, je vous ai rajouté un onglet pour y accéder en haut du blog
En fouillant les méandres de Gallica, je tombe sur un journal Musica de 1905. Ce devait être certainement le rock & Folk de l'époque... Et dans le numéro de décembre de cette année là, un dossier entier traitait de Carl Maria Von Weber... il y avait même un supplément avec les partitions...
L'auteur de l'article écrivait ce passage : " Weber fut un précurseur,
mais un précurseur complet et achevé ; incompris par certains côtés, et
tout ensemble, objet d’un enthousiasme sans réserve. Sa séduction était en
quelque sorte irrésistible, et son originalité féconde et la richesse
incomparable de ses idées musicales, imposaient ceux-là mêmes dont elles
dépassaient encore l’entendement. Cette séduction était nationale, en plus.
Celui qu’il a inspiré entre tous Richard Wagner, s’écriait un jour sur sa tombe : « l’Anglais
te rend justice, le Français t’admire : mais seul l’allemand peut t’aimer :
tu es sa chose, tu es un beau jour de son existence, une chaude goutte de son
sang, une parcelle de son cœur. » "
!!! Ca se passe de commentaire
Du coté de la forme...
Une belle première page avec de nombreuses volutes faites à la plume. Je remarque aussi un élément important : prix 5. (J'imagine 5 francs...). Nous avons donc affaire à un livre recueil, cette première partition était vendue à l'unité au prix de 5 francs. En fouillant sur le net et sur une estimation au pif d'une partition de 1855, j'arrive à un prix équivalent 2016 de 13,00 €. Finalement pas si cher.
Nous avons aussi une adresse : Paris, BENOIT, ainé, Editeur de Musique, 31 rue Meslay, au 2ème. Le métier d'éditeur de musique existait déjà et il fallait préciser l'étage de l'immeuble dans l'adresse...
C'est aujourd'hui un bel immeuble Hausmanien avec un commerce de chaussures ! Ca eût payé la musique... mais ça ne paye plus :)
Revenons à la musique...
D'autres versions ont été adaptées ... je suis tombé sur cette version étonnante à 8 mains :
Les deux pianos se répondent...
ou celle-ci pour orchestre, avec une belle introduction au violoncelle, la clarinette lui répond, à nouveau le violoncelle puis la flûte... belle adaptation...
Berlioz
Hector Berlioz était aussi absolument dithyrambique à propos de Weber. dans le même dossier de musica on trouvait ceci :
Berlioz écrivit tout
éperdu d’enthousiasme : « Non, non, jamais aucun maître
allemand, italien ou français, n’a fait ainsi parler successivement la prière
sainte, la mélancolie, l’inquiétude, la méditation, le sommeil de la nature, la
silencieuse éloquence de la nuit, l’harmonieux mystère des cieux étoilés, le
tourment de l’attente, l’espoir, la joie, l’ivresse, le transport, l’amour !
Et quel orchestre pour accompagner ces nobles mélodies vocales ! Quelles
inventions ! Quelles recherches ingénieuses ! Quels trésors qu’une
inspiration soudaine fit découvrir !... Il n’y a rien de pareil ! C’est
l’art divin, c’est la poésie, c’est l’amour même… »
Je découvris d’ailleurs un point très important concernant cette pièce : L'invitation à la valse à été créée par Carl Maria de Weber mais c'est H. Berlioz qui en a écrit son adaptation pour orchestre. Et toujours dans Gallica, nous avons justement accès à la partition et cette fois manuscrite... rien que ça !
Autres éléments, on découvre sur cette partitions des annotations concernant des danseurs qui accompagnaient la pièce. On comprends alors que le jeu de question / réponse du début est justement cette incitation à la valse. Le résultat charmant :) ...
Le violoncelle démarre... évidemment c'est le danseur |
Clarinettes... la danseuse hésite |
L'envi est trop forte... |
Ce serait trop facile |
non, mais ! |
Sans vouloir insister ... |
Alleluia :) |
....Il ne pouvait en être autrement |
Je ne veux pas en rajouter, mais regardez bien à quel moment précis, ils se mettent à valser... Vous voyez bien ce que je vois ? ( La dernière ligne étant la ligne des contrebasses...)
Hé bien oui, c'est au moment où arrivent les basses que les couples s'enlacent !!! Et dans le tourbillon de la valse se laissent certainement emportés ... jolie découverte que ce manuscrit.
Pour finir revenons à notre livre de partitions. Voici toutes les pages du livre... essayez-vous à suivre les notes en même temps que la musique, vous verrez c'est assez facile. Tiens, tiens des marques au crayon... cette pièce à été jouée récemment. L'écriture parait relativement moderne...
- Vous pouvez télécharger le fichier PDF dans google Drive en cliquant sur le logo en haut à droite -
Rendez-vous pour le prochain morceau...
Merci ;-)
RépondreSupprimer