Ouvrons le vieux livre...
Le pourquoi du comment
Vouloir apprendre à jouer du piano dans les années 80 au milieu de la Margeride était une démarche pour le moins originale. Loin de moi l’envie de critiquer l’ouverture à la musique du haut Gévaudan de l’époque, là n’est pas le propos, mais c’était un fait, il était plus facile de faire du foot que de la musique. J’ai toujours eu une sainte horreur du ballon rond. Pendant l'école, pour ne pas être totalement asocial aux récréations, j’ai trouvé que la place de gardien me permettait de cumuler deux avantages : se mettre en retrait du champs de bataille et rester dans la bande. J’ai gardé cette position pendant toute ma scolarité concernant le sport. Soyons généreux, laissons faire les autres. J’ai même eu en terminale pour le bac un 9,9 de moyenne accompagné de l’appréciation suivante : bon esprit ! Ce qui convenons-en était presque vexant pour une activité sportive… Définitivement j’ai su très tôt que je ne m’accomplirai pas de ce côté-là… La première Ecole de Musique se situait alors à 10 km et en guise de piano, on apprenait la méthode rose sur un orgue électronique. Je n’imaginais pas encore du Chopin sur mes didis… mais pas non plus du Charly Oleg… Pour s’accrocher, dur, à ces années d’apprentissage, il fallait donc de très fortes motivations…
D’abord la famille.
Evidemment le 1er pilier était l’influence du paternel, guitariste, généreux, qui écoutait de la musique toute la journée, nous accompagnait dans les chorales des arbres de Noël dans notre petite école du bout du village, puis se lança dans la grande aventure de la radio libre post-81. Quand je vous dis : pas d’apriori sur la Margeride ! Le 2eme vivait dans les terres rouges du sud Aveyron, ma grand-mère qui aimait la musique, elle en parlait souvent. Et toutes sortes de musique… elle écoutait pendant des heures les Concertos Brandebourgeois. Elle avait un piano dans la chambre au fond du couloir à gauche, et ce qui devait arriver arriva. Ce piano me fascinait. Il y avait une partition simplifiée de la Polonaise Héroïque de Chopin posé sur le pupitre entre les chandeliers du piano couverts de cire.
Même
simplifiée, il y avait des notes partout, les portées étaient chargées, des
annotations dans tous les sens. Mon oncle s’était attaqué au monument et
manifestement, il y avait passé des heures. Fasciné je vous dis. A force d’essayer
de reproduire les chansons de l’école, ma grand-mère me mit entre les mains ma
première partition : Le petit baiser, valse mignonne par Louis Dessaux.
Ensuite l’instrument.
Un jour heureux de mes douze ans, mes
deux inspirateurs ci-dessus, se firent, instigateurs. Le piano de la chambre du
fond, oui, oui celui qui me fascinait tant… se retrouvait chez nous. Ma
grand-mère, mon oncle, ma tante, tout le monde avait donné leur accord pour me
le donner. Evidemment ce don que je vivais comme un miracle s’accompagnait de
la responsabilité qui allait avec. Il n’était pas question de se lancer en
dilettante.
Enfin la musique elle-même…
même si c’était des choses très simples,
je passais des heures à jouer, au sens m’amuser… et essayer de comprendre petit
à petit les notes, les intervalles, les accords, l’harmonie.
Quelques semaines plus tard, mon père me ramena de la part d’un
ami un vieux livre de partions pour piano du 19ème siècle. Le cuir
rouge un peu passé par le temps faisait tout de même ressortir le doré du titre
sur la tranche : Musique pour piano. Je n’ai jamais osé m’attaquer à
ouvrir ces pages pour essayer de les jouer. Mais j’ai gardé ce livre toutes ces
années bien précautionneusement.
Après l’année avec le maudit orgue, j’ai enchainé 6 ans d’école
de musique… puis la fac, le tourbillon de la vie, et la musique resta centrale
mais je délaissais toutes ces années les partitions pour jouer uniquement au
feeling, en impro, au fil des envies… Avec pour motivation principale de se
faire plaisir et assez égoïstement plus pour soi que pour les autres.
Retour au 21eme siècle...
Il y a 5 ans, juste après avoir soufflé mes 40 bougies, j’ai repris mon bâton de pèlerin, un crayon une gomme et j'ai découvert un nouvel instrument qui me fascinait tout autant que le piano : La contrebasse. Mais ceci est une autre histoire, je la raconterai certainement plus tard. Le petit cartable sous le bras et hop, je rentrais sur le chemin du conservatoire. Je me replongeais dans la formation musicale et reprenais volontairement tout à zéro. Je voulais redécouvrir le vaste monde de la musique classique. Bref vous le comprenez, il redevenait essentiel de ré-ouvrir le fameux livre rouge. Non pas pour le déchiffrer, je n’aurai pas cette prétention. Mais pour le découvrir, ensemble.
Le voici devant moi ce gros livre rouge, Qu’il y a-t-il
à l’intérieur ? Telle une noix de Charles Trenet ? Que s’y cache-t-il ?
J’ouvre la lourde couverture cartonnée.
Bienvenue dans ce blog : le vieux livre de partitions.
Et milles excuses par avance pour les fautes et tournures... Ecrire est un métier, et ce n'est pas le mien ... :)
J'ai hâte de découvrir la suite ...
RépondreSupprimerJipé ;-)
belle intro --> next episode 😇
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